Générationkalach : la face cachée des cités. Télérama, le site de référence des programmes TV et de l’actualité du cinéma, des séries, des médias, de la musique, des sorties culturelles
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2La nature du conte (dans sa composition, sa teneur, ses effets) veut que cet entour (le recueil, le cadre, l’espace d’encadrement) disparaisse, facultatif, éphémère, et il en fait pourtant partie de façon décisive, comme la face cachée de la lune. Ce paradoxe nous aide à saisir ses propriétés, et en particulier à définir l’objet même de cette revue Féeries.
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Moral onanism, or the medical response of the Enlightenment to reading mania Résumé Leselust soif de lecture, Lesesucht manie de lecture, Lesewut fureur de lire les discours sur la prétendue révolution de la lecture » qui prend place dans la seconde moitié du XVIIIe siècle dans les territoires allemands empruntent beaucoup au lexique médical. Par ce recours, le discours sur la lecture, volontiers imprécatoire et émotionnel, se pare d’objectivité scientifique et souligne la gravité de la situation, comparée à une épidémie Leseseuche qui réclame une réponse thérapeutique rapide et radicale. C’est dans le discours des médecins qu’on trouvera les réflexions les plus avancées sur les mécanismes de l’imagination, excitée par la lecture et rendue responsable de tous les maux, ainsi que les protocoles thérapeutiques les plus précis. Les écrits du médecin sans doute le plus influent des Lumières allemandes, Christoph Wilhelm Hufeland 1762-1836, se trouvent donc au cœur de l’analyse Leselust lust for reading, Lesesucht mania for reading, Lesewut passion for reading these were the medical terms used in most discourses about the so-called “revolution in reading” that took place in the second half of the eighteenth century in Germany. Thus discourses on reading, though generally imprecatory and emotional, became scientifically objective and identified a serious condition comparable to an epidemic Leseseuche which needed quick and radical therapy. The most advanced thinking on the workings of the imagination when aroused by reading and the cause of all those evils, as well as the most specific medical treatment, are to be found in discourses by doctors. This analysis looks at the writings of Christoph Wilhem Hufeland 1762-1836 who was undoubtedly the most influential doctor in eighteenth-century Germany Texte intégral 1Leselust soif de lecture, Lesesucht manie de lecture, Lesewut fureur de lire les discours sur la prétendue révolution de la lecture » qui prend place dans la seconde moitié du XVIIIe siècle dans les territoires allemands empruntent beaucoup au lexique médical. Le diagnostic est clair les Allemands semblent en proie à une véritable fièvre de lecture » Lesefieber que les éducateurs patentés du peuple — pédagogues, pasteurs, éditeurs de revues hebdomadaires morales et médecins — s’attachent à dénoncer et s’appliquent à endiguer. Par ce recours au lexique médical, le discours sur la lecture, volontiers imprécatoire et émotionnel, se pare d’objectivité scientifique et souligne la gravité de la situation, comparée à une épidémie Leseseuche qui réclame une réponse thérapeutique rapide et radicale. La contribution du corps médical au débat sur les conséquences néfastes de l’explosion du nombre des lecteurs — lecteurs récemment entrés en lecture ou anciens lecteurs développant des modes de lecture intensifs — et sur les méfaits d’habitus de lecture nouveaux, non réglés sur le modèle de l’exercice savant ou de la lecture pieuse, peut sembler marginale par rapport aux lieux centraux de la discussion que sont les revues hebdomadaires morales et les essais des pédagogues. Néanmoins, le discours médical est l’un des espaces où se constitue un discours spécifiquement éclairé sur la lecture. Sa spécificité réside dans l’intérêt qu’il porte à l’étiologie de la fureur de lire » c’est dans le discours des médecins qu’on trouvera les réflexions les plus avancées sur les mécanismes de l’imagination, excitée par la lecture et rendue responsable de tous les maux, ainsi que les protocoles thérapeutiques les plus précis. 1 On trouve ainsi un essai sur la lecture dans la revue Der unterhaltende Arzt de 1789 et dans l’Alm ... 2 Citons ses contributions au Magazin für Aerzte, au Neuer Teutscher Merkur, ses traductions du fran ... 3 Hufeland fut un membre influent de la société de Weimar, où il fréquenta Goethe, Wieland, Herder e ... 2Le discours médical peut se reconstituer à partir des innombrables revues destinées aux praticiens comme aux lecteurs éclairés qui voient le jour dans la seconde moitié du siècle1. Plus qu’un panorama forcément rapide des discours volontiers répétitifs sur la lecture, l’étude d’un discours singulier nous semble la méthode la plus pertinente pour repérer les présupposés et analyser les logiques internes d’un type de discours. Les écrits du médecin sans doute le plus influent des Lumières allemandes, Christoph Wilhelm Hufeland 1762-1836 seront donc au cœur de l’analyse. Issu d’une famille de médecins installée à Weimar et fournissant le médecin personnel de la famille ducale depuis deux générations, Hufeland reçoit une solide éducation théorique précepteurs acquis aux idées du siècle, formation universitaire à Iéna et Göttingen et pratique apprentissage sur le terrain sous la conduite de son père avant de gravir rapidement les étapes menant aux plus hautes fonctions de la hiérarchie médicale exerçant la médecine à Weimar à partir de 1783, il est nommé professeur de médecine à l’université d’Iéna en 1793, puis, en 1796, conseiller aulique et médecin de la cour et de la famille régnante du duché de Saxe-Weimar-Eisenach. En 1800, il est appelé à Berlin où il dirige le collegium medico-chirurgicum de la Charité, avant d’être nommé doyen de la faculté de médecine de la toute nouvelle Université de Berlin, fondée en 1810 ; il exerce également les fonctions de médecin personnel de la famille royale de Prusse et d’expert auprès du ministre prussien de la santé. Hufeland incarne ainsi de manière presque idéaltypique ces acteurs des Lumières qui se définissent comme des multiplicateurs des idées éclairées, grâce à leurs fonctions d’enseignant, d’éditeur et de collaborateur de revues2, et qui s’engagent dans l’entreprise d’éducation de leurs concitoyens avec tous les moyens dont ils disposent publications, enseignement, fonctions dans l’administration, liens personnels avec les puissants et les savants3. 4 L’outillage sémantique pour désigner les troubles psychologiques ou psychiques suscités par la lec ... 5 Son Sermo inauguralis de valetudine litteratorum est traduit en allemand et en français en 1768, s ... 6 La préface à l’essai Vom Arztsein » tiré de l’Enchiridion medicum réaffirme avec force ce refus ... 7 Nous renvoyons en particulier aux gravures de Chodowiecki et de ses associés, qu’on trouve en abon ... 3Le corpus des écrits de Hufeland traitant de la lecture est particulièrement riche on y trouve des articles destinés à des revues spécialisées ou au grand public, des manuels de médecine destinés aux futurs collègues, des essais s’adressant aux mères et des ouvrages théoriques sur la médecine. Les principaux passages consacrés à la lecture se trouvent dans son essai le plus célèbre, La Macrobiotique, ou l’art de prolonger la vie humaine 1796, dans l’Enchiridon medicum, bréviaire destiné aux jeunes praticiens et fondé sur cinquante ans d’expérience clinique, et dans ses deux essais consacrés aux femmes son livre de conseils aux mères, Guther Rat an Mütter 1799 et sa traduction fortement augmentée de l’ouvrage d’Erasmus Darwin sur l’Éducation morale et physique du genre féminin original 1797, traduction 1822. Il apparaît dès la première lecture que le lexique et le ton de Hufeland changent selon le lectorat visé truffé de termes médicaux établis et de néologismes4 dans les essais destinés à ses confrères, le discours se fait nettement plus virulent et volontiers pathétique dans les textes destinés au lecteur commun. On retrouve là une des caractéristiques du discours éclairé moins le lectorat-cible est éclairé, plus il est réputé enfermé dans son corps et ses affects, et plus le discours joue sur l’émotion, relais supposé efficace de l’appel peut-être vain à la raison et à l’éducation. Néan moins, le souci de mesure et de rigueur scientifique ne se dément que rarement. Il se retrouve dans les tableaux cliniques brossés par Hufeland à la différence des médecins de la géneration précédente, notamment Tissot5, Hufeland évite autant que possible l’étude de cas particuliers et s’inscrit dans une perspective théorique certes fondée sur l’observation et la pratique quotidienne et soucieuse d’éviter toute spéculation, mais évitant le sensationnalisme au profit d’une étude raisonnée6. On ne trouve donc pas de portraits de lecteurs ayant perdu raison comme ils sont légion dans l’iconographie allemande de l’époque7 ou dans les revues, voire dans les écrits d’autres médecins. 4L’analyse suivra la méthode appliquée par Hufeland lui-même diagnostic, étiologie, thérapie, et s’efforcera de dégager les présupposés scientifiques, philosophiques et esthétiques de ce discours. 1 Pathologies de la lecture 8 Hufeland engage ainsi avec Kant un débat sur la typographie et les devoirs des imprimeurs dans sa ... 5La liste des pathologies suscitées ou aggravées par la lecture va des troubles psychosomatiques à la mélancolie, de l’hypochondrie, mal masculin, à l’hystérie, voire à la nymphomanie. Il est aussi question de déréglement de l’appareil digestif et du sommeil, de troubles de la vision8, de névroses et même de psychoses. La lecture est toujours citée parmi les causes des principales maladies de l’âme, au même titre que les passions trop fortes ou les congestions cérébrales. Elle est définie soit comme engendrant un déséquilibre entre les activités du corps et celles de l’esprit, soit comme la source d’une excitation anormale de l’imagination. Dans le premier cas, elle entraîne des pathologies qui affectent essentiellement les lecteurs professionnels que sont les lettrés et les savants ; dans le second cas, elle génère des maladies nerveuses ou maladies de l’âme dont souffrent en particulier, mais pas uniquement, les femmes les hommes jeunes, porteurs d’avenir comme les mères de famille et comme elles cible privilégiée du discours éclairé, semblent en être aussi victimes. 6Le premier ensemble de pathologies renvoie à la tradition du discours sur les maladies du travail intellectuel un mode de vie sédentaire et solitaire, négligeant les exercices du corps et le grand air, engendre nécessairement les maux bien connus des lettrés, tels que Tissot les décrivait déjà en 1766. Surtout, une activité intellectuelle trop intense, vouée à des sujets abstraits et trop difficiles », comme des matières mystiques et philosophiques, provoque une tension de l’esprit » néfaste car exagérée en durée et en intensité et mettant en péril l’équilibre entre otium et negotium posé au plus tard depuis les humanistes comme règle de bonne conduite. Pour Hufeland, l’exercice intensif de la faculté de penser doit être réservé à une minorité et ne peut être posé comme raison d’être de la lecture, le lecteur amateur risquant alors un égarement passager et donc possiblement curable, la Schwärmerei, ou même la folie insania ou Wahnsinn. Ce dernier point pose un problème théologico-philosophique maladie de l’esprit ou de l’âme, et donc perversion d’un don divin a priori insensible à toute pathologie, la folie ne peut s’expliquer que par un comportement fautif, le péché ou l’immoralité. L’ancrage chrétien du discours médical entraîne ici, dans l’étude des pathologies les plus excessives mettant en jeu la lecture, un glissement du discours scientifique vers le discours moral. 7Le second ensemble de pathologies, engendrées par une excitation Reizung trop forte et un échauffement Erhitzung de l’imagination, occupe une place centrale dans les écrits de Hufeland. La lecture agit comme un combustible et un agent pathogène parce qu’elle échauffe anormalement l’esprit et les sens, provoquant un déséquilibre climatique néfaste. Par là, elle réoriente le lecteur vers la sphère corporelle activité intellectuelle qui symbolise la grandeur de l’homme, la lecture se fait alors stimulus pour les affects et ramène le lecteur à sa nature animale. L’argument moral complète ici une démonstration fondée sur les principes de la médecine humorale. 9 Lehrbuch der allgemeinen Heilkunde, Iéna, Frommann, 1818, p. 220 sq. 10 Selon Hufeland, les enfants engendrés plus tard par les victimes de ces dérèglements seront vraise ... 11 Hufeland emploie ici un néologisme inspiré du français Debauchen », porteur de toutes les conn ... 8Au cœur de la réflexion sur les dérives provoquées par la lecture, Hufeland place les mécanismes et les effets de l’imagination. Pour lui, l’imagination Phantasie est au départ un élément neutre, au même titre que la volonté et les passions, qu’il faut parfois contribuer à exciter pour augmenter la force vitale de certains sujets. Cette définition objective de l’imagination se retrouve dans les ouvrages destinés aux médecins9. Dans les ouvrages destinés à un public de non-spécialistes, le ton se fait nettement plus virulent et critique l’imagination y apparaît comme faisant feu de tout bois pour se frayer des chemins interdits et échapper à tout effort de régulation. L’imagination fait naître des images qui sont soit irréalistes, soit voluptueuses et lascives ». Dans le premier cas, elle suscite l’insatisfaction du lecteur face à la réalité, ce qui n’est pas très chrétien et pas très sociable ; dans le second cas, elle genère des désirs qui sont au minimum prématurés, notamment chez les jeunes filles nubiles, ou qui constituent une excitation vaine et dangereuse des affects. Les désirs suscités par la lecture restent en effet inassouvis, et ils signifient alors un gaspillage d’énergie vitale qui devrait être réservée aux forces de la génération10 », ou bien ils entraînent des débauches11 » qui mènent leurs auteurs à leur perte. Le diagnostic est clair il s’agit d’ onanisme moral », par quoi Hufeland entend une déviance de la pratique de lecture, stimulant et alimentant l’imagination en lui donnant une direction unique — la volupté — et néfaste 12 La Macrobiotique, Paris, Baillière, 1832, p. 210. Il y a encore une autre espèce d’onanisme, que je serais tenté d’appeler l’onanisme moral, et qui ne laisse pas d’épuiser beaucoup, quoique celui qui s’y livre ne s’écarte pas physiquement des lois de la chasteté. On commet ce péché chaque fois qu’on se nourrit et s’échauffe l’imagination par des images voluptueuses et lascives, qu’on imprime de bonne heure une direction vicieuse à cette faculté. Il peut finir en véritable maladie mentale, corrompre l’imagination, et dominer alors entièrement l’âme. Rien alors n’intéresse, si ce n’est ce qui a trait aux objets favoris, mais la moindre impression qui s’y rapporte met sur le champ dans un état général de tension et d’irritation ; la vie n’est qu’une fièvre continuelle, qui affaiblit d’autant plus qu’on éprouve davantage de désirs sans pouvoir les satisfaire12. 13 Ibidem. 9Sont concernés par ce fléau les libertins âgés, qui n’ont d’autre recours que de stimuler leur imagination grâce à la matière livresque, les religieux soumis au célibat, enfin les femmes non mariées, dont les lectures habituelles des romans et autres livres a corrompu l’imagination, qui profitent du langage à la mode pour cacher les désordres de leur esprit sous le nom de sensibilité Εmpfindsamkeit et qui, sous les dehors de la sagesse et de l’austérité, se livrent le plus souvent aux plus grands excès au dedans d’elles-mêmes13 ». L’ère du soupçon est ouverte, et Hufeland reprend en partie les arguments développés par Tissot, tout en insistant sur le fait que les signes cliniques les plus cachés trahissent les affections les plus délétères. 2 Étiologie des débauches dues à la lecture 14 La tentation d’une instrumentalisation de la lecture, acceptable tant qu’elle est utile », n’est ... 15 Hufeland nomme von Leyden Konradin, Goethe Tasso, Iphigénie, La Fille naturelle et Schiller W ... 16 Les mises en garde contre les tragédies, sources possibles de Schwärmerei » chez les jeunes gens ... 17 Anleitung zur physischen und moralischen Erziehung des weiblichen Geschlechts, Berlin, 1821, p. 71 10Pour Hufeland, c’est moins le livre ou même le genre auquel il ressortit que l’effet qu’un livre fait sur un individu particulier qui est décisif14. Néanmoins, certains produits littéraires semblent plus nocifs que d’autres, en premier lieu bien sûr les romans, mais aussi le théâtre, dont on sait l’éminente place dans la culture allemande de l’époque. Hufeland souligne l’efficacité de l’autocensure des troupes avant représentation, ce qui autorise les visites au théâtre. Ses conseils de lectures pour dames citent uniquement des tragédies15, tandis qu’il tolère la comédie comme distraction pour les jeunes filles, si bien sûr elles jouent ces comédies entre elles et pour elles-mêmes à ses yeux, la tragédie est moins susceptible d’exciter en mal l’imagination solitaire, en particulier des jeunes filles16, et le pouvoir subversif de la comédie peut être désamorcé grâce à l’extériorisation par la lecture ou le jeu, limité à un seul sexe et strictement privé, et par sa réduction à un exercice de maintien et de diction17. 18 Guter Rath an Mütter über die wichtigsten Punkte der physischen Erziehung der Kinder in den ersten ... 19 Anleitung zur physischen und moralischen Erziehung, p. 172. 20 Ibid., p. 160. 11Le discours sur les romans est nettement plus critique visant pour la plupart, selon Hufeland, à échauffer les passions et à occuper l’imagination18 », leurs effets semblent être à la mesure de la violence des passions et affects qu’ils mettent en scène. Cela explique que Hufeland recommande expressément aux femmes enceintes de renoncer entièrement aux lectures romanesques, susceptibles de générer des émotions trop fortes, comme il leur conseille de renoncer aux stimuli que sont le café, l’alcool ou la danse19. La matière des romans est accusée trop proche de la réalité des lecteurs, pas assez abstraite, elle autorise, voire encourage, tous les transferts entre fiction et réalité. C’est justement parce qu’ils sont réalistes » que les romans sont dangereux les lectrices ne rêvent plus que de jouer des romans », c’est-à-dire de vivre des aventures galantes20. Mais, dans le même temps, les romans donnent une image idéale », et donc irréaliste, des choses, ce qui rend les lecteurs insatisfaits. Enfin, la lecture de romans entraîne une tournure romanesque », c’est-à-dire ni raisonnable, ni morale, de la pensée. 21 Ibid., p. 189. 12Pour Hufeland toutefois, les romans ne sont pas à bannir ils aident à connaître le monde et les hommes et sont ainsi un auxiliaire indispensable dans le projet d’éducation soutenu par le siècle. La liste proposée par Hufeland est certes très sélective, mais la présence de Richardson, de Karoline Pichler et la louange de Walter Scott, dont les romans peuvent être mis sans inquiétude, en raison de leur pureté morale, et même avec grand profit, en raison de la grande connaissance du monde et des hommes qu’ils démontrent, entre les mains des jeunes filles21 », montrent que le roman n’est plus mis à l’index. Tout dépend du choix des lectures et de la manière de lire. Hufeland ne se soustrait pas aux pratiques restrictives de l’époque, mais ses conseils de lecture portent la marque d’une véritable ambition formatrice Hufeland vise une pédagogie du goût davantage qu’une censure stricte. Certes, les florilèges et les ouvrages moraux dominent, tandis que les textes français, considérés par tous les censeurs comme particulièrement pathogènes, ne sont présents que sous la forme de recueils d’extraits et en traduction allemande, ce qui doit, aux yeux de Hufeland, constituer un double garde-fou efficace contre les effets de ces lectures subversives et permissives, mais la liste nomme aussi des ouvrages savants histoire, géographie, sciences, des méthodes de langue et des ouvrages relevant des Belles Lettres. L’éducation du goût doit permettre à terme une auto-régulation du sujet lisant qui rendrait caducs tous les interdits et permettrait à chacun de choisir ses lectures en fonction de ses capacités émotionnelles, intellectuelles et même physiques et d’atteindre l’idéal d’équilibre entre constitution et occupations dont le médecin Hufeland s’applique à démontrer les vertus. Le médecin éclairé croit davantage aux vertus de l’éducation individuelle qu’à la censure collective. 3 Médecine préventive et curative 13Hufeland développe de véritables protocoles de bonne lecture, qui visent à créer des conditions défavorables aux excès et favorables à une pratique bénéfique de la lecture. Hufeland propose deux voies pour se protéger des excès une cure préventive, qui consiste notamment à inoculer le virus romanesque à la manière d’un vaccin ou selon les principes de l’homéopathie, et une thérapie plus agressive si le mal est fait. 22 Ibid., p. 70. 23 Dante, La Divine Comédie Francesca da Rimini et de Paolo Malatesta lisent ensemble Lancelot, ce ... 14La prévention consiste principalement à choisir soigneusement les lectures en fonction des capacités et du caractère du lecteur. Ce principe vaut aussi bien pour les Belles Lettres que pour les ouvrages historiques. La prévention consiste aussi à retarder l’âge d’entrée en lecture romanesque, à contrôler le nombre de romans lus et à accompagner la lecture par un adulte dispensant des commentaires et corrigeant à chaud » certains points de vue22. La lecture à voix haute et l’insertion de la lecture romanesque dans un dialogue maître/élève doit faire cesser le tête-à-tête et plus encore le corps-à-corps entre le lecteur et le livre. Ce type de lecture duelle est aussi comprise comme une manière de désamorcer la lecture séductrice, devenue selon les observateurs et les auteurs eux-mêmes, qui ne cessent de réactiver dans leurs romans la scène matricielle décrite par Dante23, partie intégrante de la formation émotionnelle et sensuelle des jeunes filles en particulier. Parler des livres avec un mentor est aussi une manière de refluidifier les affects suscités par la lecture et par conséquent de ne plus être enfermé dans un corps de désir passif. La lecture d’extraits, également recommandée par les pédagogues, doit aussi permettre de couper court à tout échauffement de l’imagination et de l’esprit. Enfin, Hufeland recommande une stricte séparation des activités ainsi, lire dans son lit ou pendant la digestion est néfaste, parce que cela entrave la restauration » nécessaire de la force vitale. Lire en buvant du thé ou en fumant est également condamné, le mélange de deux activités susceptibles d’échauffer les sens étant toujours néfaste. 15Quand la maladie s’est installée, une thérapie radicale s’impose. Après avoir éliminé toute cause physiologique possible, Hufeland invite ses pairs à appliquer le protocole thérapeutique commun à tous les troubles psychosomatiques. En premier lieu, il s’agit d’organiser la vie du patient selon des principes stricts, qui relèvent autant de la morale que de la médecine jeûne, activité physique, division stricte de l’emploi du temps, agrémenté de moments de détente consacrés au jeu et à la musique, consolidation du sentiment religieux, système de punitions et de récompenses, obéissance. La guérison de la faiblesse du corps, engendrée par un excès d’activité intellectuelle ou émotionnelle, grâce à des activités en plein air et à la fatigue physique qu’elles engendrent, doit permettre de guérir les maux de l’âme. Hufeland insiste sur l’importance de la relation de confiance entre patient et médecin, qui prend, en vertu de son savoir et de son comportement irréprochable, la place des personnes de confiance » traditionnelles, en premier lieu le pasteur. L’argumentaire de Hufeland, s’il reprend largement le discours moral de l’époque, est donc aussi un moyen d’affirmer de manière forte la légitimité nouvelle et les prétentions du médecin, fort de sa connaissance intime et complète des hommes. 16Des développements spécifiques sont consacrés à l’hypochondrie et à l’hystérie, mises explicitement en parallèle. La cure fait appel à la phytothérapie, avec des infusions à la valériane et, plus inattendu, au vitriol, aux bains d’air et à une diète stricte, qui évite les boissons chaudes et les aliments stimulant les affects. La cure de la nymphomanie recourt au jeûne et au travail, à la fois physique et intellectuel, la lecture de fiction étant alors bien sûr rejetée au profit des matières abstraites. Les bains froids, les applications de camphre, les laxatifs et les saignées complètent la thérapie. Les protocoles thérapeutiques proposés par Hufeland, pour radicaux qu’ils semblent, ne diffèrent guère des solutions proposées à l’époque pour toutes les affections ; son apport réside néanmoins dans le souci marqué de rationaliser l’approche et de mettre en place des protocoles systématiques. 4 Conclusion 17Hufeland développe un discours sur la lecture marqué à la fois par les discours éclairés, volontiers moraux, et par un souci de scientificité. Il évoque les cibles habituelles, savants et femmes, mais pas les gens de peu, souci des Aufklärer de la génération précédente Hufeland ne craint plus les débordements de la révolution de la lecture », ni les excès d’un lectorat populaire resté docile. Le médecin Hufeland ne propose pas de cure sociale contrairement à ses prédécesseurs, il n’invite pas les lectrices à déposer leurs livres, en particulier leurs romans, pour prendre mari, pas plus qu’il ne donne aux jeunes gens des conseils de lecture destinés à faire d’eux des citoyens utiles. Pour Hufeland, il faut réguler plutôt qu’interdire, afin de rétablir l’équilibre entre les activités du corps et de l’esprit, mais aussi entre la constitution, physique, intellectuelle et psychique, et les occupations. La force vitale » de chacun doit en effet, c’est le but de toute l’entreprise de Hufeland, être utilisée au mieux. Il faut donc trouver la diététique la mieux adaptée à chaque individu, à sa force vitale, à son tempérament, à ses capacités de restauration » physique et psychique, à son âge et à son sexe. C’est l’individu qui est au cœur du projet de Hufeland, plus que la collectivité la lecture, comme toute activité, doit être mise au service d’un équilibre visant à préserver la santé et à prolonger la vie. Hufeland insiste sur les bénéfices de la vraie » culture de l’esprit, opposée à la non-culture et à l’ hyperculture » tout est question de mesure, et l’aurea mediocritas chère à Horace est revêtue de toutes les vertus. C’est là certainement la marque de l’entrée dans le XIXe siècle, mais aussi la fin de l’illusion de puissance des éducateurs du peuple. Notes 1 On trouve ainsi un essai sur la lecture dans la revue Der unterhaltende Arzt de 1789 et dans l’Almanach fuer Aerzte und Nicht-Aerzte de 1794. 2 Citons ses contributions au Magazin für Aerzte, au Neuer Teutscher Merkur, ses traductions du français dans sa revue Neueste Annalen der französischen Arzneykunde und Wundarzneykunde Leipzig, Böhme, 1791-1800, ses revues Journal der praktischen Arzneykunde und Wundarzneykunde 1795-1808, 27 volumes, suivie du Journal für praktische Heilkunde qui paraît jusqu’en 1836 et sa Bibliothek der praktischen Heilkunde 1799-1808, rebaptisée Journal der praktischen Heilkunde 1809-1820. 3 Hufeland fut un membre influent de la société de Weimar, où il fréquenta Goethe, Wieland, Herder et Schiller. La liste de ses titres, fonctions et appartenances à des sociétés savantes, qui ouvre le répertoire des personnes lui rendant hommage à l’occasion de son jubilé Berlin, Druckerei der Königlichen Akademie der Wissenschaften, 1833, occupe une page entière. Dans son bréviaire pour les jeunes médecins, Hufeland fait d’ailleurs le portrait du parfait médecin éclairé Il est recommandé et très bénéfique d’essayer, par le dialogue ou par ses écrits, de répandre davantage de lumières sur les manières de préserver sa santé et sur le traitement raisonnable des maladies, de lutter contre les préjugés et de mettre en place des institutions destinées à améliorer l’état de santé ». Enchiridon medicum oder Anleitung zur medizinischen Praxis. Vermächtnis einer fünfzigjährigen Erfahrung, Berlin, Jonas, 1842 6e édition, § Vom Arztsein », p. 30. 4 L’outillage sémantique pour désigner les troubles psychologiques ou psychiques suscités par la lecture est encore très réduit. 5 Son Sermo inauguralis de valetudine litteratorum est traduit en allemand et en français en 1768, soit deux ans après sa rédaction, et devient rapidement un ouvrage de référence en matière de médecine du travail intellectuel. 6 La préface à l’essai Vom Arztsein » tiré de l’Enchiridion medicum réaffirme avec force ce refus du spéculatif et hypothétique » au profit d’une analyse théorique fondée sur l’observation et l’expérience et s’orientant toujours selon la nature, à la différence de Tissot, qui se réfère sans cesse à des cas rencontrés par lui ou ses illustres collègues van Swieten, Borhaeve, etc. et destinés à frapper les esprits. 7 Nous renvoyons en particulier aux gravures de Chodowiecki et de ses associés, qu’on trouve en abondance dans les almanachs et dans les romans. Voir Heinke Wunderlich et Gisela Klemt-Kosinowski, Leser und Lektüre. Bilder and Texte aus zwei Jahrhunderten, Dortmund, Harenberg, 1985. 8 Hufeland engage ainsi avec Kant un débat sur la typographie et les devoirs des imprimeurs dans sa postface à l’essai de Kant qu’il édite à Iéna en 1798 Von der Macht des Gemüths, durch den bloßen Vorsatz seiner krankhaften Gefühle Meister zu seyn ». 9 Lehrbuch der allgemeinen Heilkunde, Iéna, Frommann, 1818, p. 220 sq. 10 Selon Hufeland, les enfants engendrés plus tard par les victimes de ces dérèglements seront vraisemblablement faibles et mous », ayant hérité d’un système hormonal et lymphatique déficitaire. Les conséquences morales des excès semblent donc bien héréditaires ! 11 Hufeland emploie ici un néologisme inspiré du français Debauchen », porteur de toutes les connotations négatives. 12 La Macrobiotique, Paris, Baillière, 1832, p. 210. 13 Ibidem. 14 La tentation d’une instrumentalisation de la lecture, acceptable tant qu’elle est utile », n’est certes pas totalement écartée, mais Hufeland vise d’abord une adéquation entre lecteur et lectures et ne rejette pas en principe toute lecture fictionnelle. Dans ses Aphorismen eines freien Arztes, il conseille ainsi à ses confrères la lecture de Goethe, Lichtenberg, Jean Paul et Johann Müller, dans les écrits desquels un médecin peut apprendre davantage de vraie médecine que dans nombre d’ouvrages médicaux épais et très savants ». Neue Auswahl kleiner medizinischer Schriften, Berlin, Veit & Comp., 1834, p. 338. 15 Hufeland nomme von Leyden Konradin, Goethe Tasso, Iphigénie, La Fille naturelle et Schiller Wallenstein, Guillaume Tell, La Pucelle d’Orléans. 16 Les mises en garde contre les tragédies, sources possibles de Schwärmerei » chez les jeunes gens, parcourent toute la littérature pédagogique de l’époque. 17 Anleitung zur physischen und moralischen Erziehung des weiblichen Geschlechts, Berlin, 1821, p. 71. 18 Guter Rath an Mütter über die wichtigsten Punkte der physischen Erziehung der Kinder in den ersten Jahren, Berlin, 1799, p. 69. 19 Anleitung zur physischen und moralischen Erziehung, p. 172. 20 Ibid., p. 160. 21 Ibid., p. 189. 22 Ibid., p. 70. 23 Dante, La Divine Comédie Francesca da Rimini et de Paolo Malatesta lisent ensemble Lancelot, ce qui les entraîne sur la voie du péché. Auteur Ancienne élève de l’ est maître de conférences en littérature allemande à l’université de Paris-Sorbonne Paris IV depuis 1996 et actuellement attachée de coopération universitaire à l’Institut français de Brême. Elle est auteur, entre autres, d’une thèse sur les représentations de la lecture dans le roman allemand de la seconde moitié du 18e siècle Des Livres à la vie. Lecteurs et lectures dans le roman allemand des Lumières, Bern, Peter Lang, 1999Ex-student of the has been Senior Lecturer in the German Department at the University of Paris-Sorbonne Paris IV since 1996 and is now “Attachée de Coopération universitaire” at the French Institute in Brême. Among her works, her doctoral thesis studied representations of reading in German fiction in the second half of the eighteenth century Des Livres à la vie. Lecteurs et lectures dans le roman allemand des Lumières, Bern, Peter Lang, 1999 Cette publication numérique est issue d’un traitement automatique par reconnaissance optique de caractères.
Le secret de famille sème des indices. Une manière de se tenir, d'aimer, une messe basse, une signature, une musique particulière. Il navigue de génération en génération avant de ressortir des années plus tard sous la forme d'un mal-être, d'un traumatisme, ressenti par les descendants. Comment survivre au secret ? Comment enrayer son mécanisme toxique ? Qui peut y mettre fin ? Les réalisatrices ont suivi pendant plusieurs mois les destinées d'hommes et de femmes qui tentent de faire face à leur secret de famille. Jean-Pierre se croyait fils d'un prince. Il a découvert récemment être un enfant né de l'union d'une infirmière française et d'un militaire allemand pendant la Seconde Guerre mondiale. Anne-marie n'a jamais entendu parler de ses arriere-grands-parents. Leur existence a toujours été cachée.
Génération Kalach, document inédit de Jérôme Pierrat à voir le mercredi 29 septembre à 21h05 sur RMC Story. Tout récemment, Emmanuel Macron s’est rendu dans la cité Bassens, haut lieu du trafic de stupéfiant de Marseille. C’est sur ces terres que Jérôme Pierrat, journaliste d’investigation et grand spécialiste du crime organisé, s’est rendu à l’occasion de ce film documentaire de 70 minutes. 🗨 "C'est une gageure de demander à des gens censés vivre dans l'anonymat de passer à la télévision" 📺 Le journaliste Jérôme Pierrat raconte les coulisses de son documentaire "Génération Kalach la face cachée des cités", à retrouver mercredi à 21h05 sur RMC Story — BFMTV BFMTV September 28, 2021 Génération Kalach la face cachée des cités est une plongée édifiante dans ce que le Milieu » a de plus noir, de plus terrifiant. Au-delà des trafics, de l’argent, du fantasme de la belle vie », il existe une réalité qui régit ce monde, la face la plus sombre d’un univers déjà opaque, son extrême violence. Et c'est d'ailleurs la seule règle. 'La criminalité est une jungle dans laquelle règne la loi du plus fort. La nouvelle génération des voyous, les narco-bandits », issue des quartiers sensibles ont imposé de nouvelles méthodes radicales tout en affichant une détermination sans faille. Les rafales de Kalachnikovs sont devenues la signature, la norme, pour régler les problèmes et les jeunes trafiquants tombent sous les balles. On meurt de plus en plus jeune, de plus en plus violemment, pour des raisons de plus en plus futiles. Le grand banditisme traditionnel s'entretuait pour des motifs sérieux ». Les armes ne sortaient que pour régler les comptes en dernier recours. Aujourd'hui, pour quelques kilos de shit, quelques milliers d'euros, des exécutions sont programmées. Avec des auteurs et des victimes qui sortent parfois à peine de l'adolescence. Aujourd'hui, on ne tue plus seulement des caïds, mais de simples guetteurs de seize ans ; on mitraille en commando des immeubles de cité en pleine journée, pour intimider. En 2020, soixante jeunes hommes sont morts, tués par balles. La plupart avait moins de 25 ans. À Marseille, au rythme de plus d’une vingtaine par an, en banlieue parisienne qui connaît une vague de règlements de compte mortels sans précédent, mais aussi, et c'est un phénomène nouveau, à Toulouse, Nantes, Clermont-Ferrand, Montpellier, Besançon... Là, où il y a quelques années encore, les fusillades se cantonnaient aux capitales du Milieu Paris, Lyon et Marseille. Elles se déroulent aujourd'hui dans des villes qui ne connaissaient jusqu'alors qu'une délinquance mineure ou de seconde zone. Les rafales d’armes de guerre résonnent désormais sur tout le territoire."
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